XIV ème siècle | La ville tire profit de la pêche et de l’activité maritime de son port.
XIV ème siècle | La chasse aux cétacés est difficile, les pêcheurs s’aventurent plus loin dans l’océan, ils
explorent les premiers bancs de Terre Neuve. La pêche à la morue, très lucrative, est a
l’origine d’un développement économique sans précédent.
1713 | Le traité d’Utrecht dépossède la France de ses droits de pêche à Terre Neuve, ruinant
l’économie portuaire.
XIXème siècle | La pêche retrouve un second souffle grâce à la sardine et à l’anchois. La rame et la voile
sont remplacées par la vapeur.
1945 | La pêche à la sardine s’effondre. La ville se tourne vers l’exploitation du thon dans le Golfe
de Gascogne et sur les côtes du Sénégal.
1954 | Saint-Jean-de-Luz devient le premier port thonier de France.
1970 | Les quotas et la raréfaction du thon font reculer l’activité.
1992 | Le programme de restructuration du port et la diversification des pêches (anchois, merlus,
chinchards, daurades, thons, sardines…) relancent l’activité.
2015 | Une quarantaine de bateaux en activité.
L’histoire de Ciboure est avant tout l’histoire des Basques et de la mer.
Il y a plusieurs siècles, la baleine était pêchée près des côtes du Golfe de Gascogne : la présence de tours appelées « Atalayes », d’où l’on guettait leur arrivée, en est le seul souvenir.
A Ciboure, la colline de Bordagain était l’emplacement de guet idéal.
La pêche à la baleine, essentiellement basque, allait être concurrencée par les Anglais et les Hollandais, avec l’invention du harpon.
Les Basques durent aller pourchasser les baleines en des contrées lointaines, Spitzberg, Groenland ou Terre-Neuve.
En 1635, le Cibourien Martin Sopite découvrit la façon de faire fondre le lard à bord pour le transformer en huile. Ce procédé fut aussitôt généralisé sur les bateaux.
Acquise en 1783, l’autorisation de pêcher à Terre-Neuve fut supprimée en 1904 : ce fut le début de la disparition de la pêche lointaine.
Les Basques pêchaient également la morue à Terre-Neuve. Les conflits incessants avec les Anglais firent péricliter cette importante activité qui avait permis à de nombreux Cibouriens de s’installer à Saint-Pierre et Miquelon.
Faute de baleines et de morues, comme nos voisins de Fontarrabie, les pêcheurs Cibouriens se tournèrent vers la pêche à la sardine.
Cette pêche se pratiquait en Méditerranée et dans le Golfe de Gascogne où les Cibouriens utilisaient le filet tournant, alors que les pêcheurs de Fontarrabie pratiquaient le filet maillant.
Cette pêche connut des hauts et des bas en raison de l’ensablement du port, jusqu’à la construction des digues de Socoa, de l’Artha et de Sainte-Barbe.
Au début du XXe siècle, l’utilisation de la bolinche (filet tournant plus long), permit des prises beaucoup plus conséquentes nécessitant la construction d’usines pour traiter ces apports supplémentaires.
La pêche au thon, qui fait toujours le renom de Ciboure et Saint-Jean-de-Luz, est ancienne, puisque les Basques ramenaient du thon de Terre-Neuve lors des campagnes à la morue.
Au XIXe siècle, les Cibouriens pêchaient le thon près des côtes sur des bateaux à voile. L’arrivée des petits vapeurs modifia cette pêche qui, désormais, ne dépendait plus du vent.
L’utilisation du filet emprisonnant les sardines qui servaient d’appât, marqua le début des temps modernes. Cette méthode reprenait un système américain autorisant de grosses prises.
Mais, le passage de la pêche à la canne à la pêche à la senne tournante ne se fit pas sans heurt sur le port.
Radars, sonars, hélicoptères, commencèrent à sonner le glas de la pêche traditionnelle. En 1976, les premiers chaluts pélagiques firent leur apparition, d’abord à Hendaye, puis à Ciboure. La guerre entre les pêches traditionnelles et les nouvelles techniques, qui existait depuis le début du XXe siècle, se ralluma.
Les usines
Jusqu’au XIXe siècle, la conserve de la sardine était artisanale (ateliers de presse, séchage, salage ou fumage).
En 1917 s’installa à Ciboure au bord de la Nivelle, la première conserverie à l’huile. Dénommée « Anciens établissements Chancerelle », elle appartenait à une famille de conserveurs bretons de Douarnenez.
En 1918 ouvrirent les « Entreprises maritimes basques » à Socoa, les « Etablissements Soubelet » puis Pascal Elissalt (en 1925) et « Consanthoma » à Ciboure.
En 1947, avec 6249 tonnes de sardines débarquées, le port de Ciboure/Saint-Jean-de-Luz devint le premier port sardinier de France.
Dans la première moitié du XXe siècle, il fallut faire appel à de la main d’œuvre spécialisée dans la conserverie : ce fut l’arrivée massive de Bretons et de Bretonnes à Ciboure. Ils s’allièrent aux familles locales, et beaucoup restèrent au Pays basque.
Les années « 60 » virent la baisse de l’activité sardine et avec elle, la fermeture des usines qui disparurent une à une. En 1979, seule l’usine Saupiquet était en activité dans les locaux des établissements Soubelet.
Saupiquet ferma ses portes en 1997 pour se recentrer sur sa Bretagne d’origine. Une page de la riche histoire de Ciboure se tournait, même si le beau livre de la pêche n’était pas tout à fait fermé. ( Source Office du Tourisme)